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Je suis en train de faire les stocks pour l’hiver. J’ai mis à l’abri les carottes et les betteraves rouges. Cela sera bientôt le tour des céleris et peut-être des radis noirs. Le stockage se fait dans une de mes grangettes. Les racines sont enfouies dans le sable légèrement humide. Elles peuvent se garder comme cela jusqu’au mois de mars. Généralement les racines sont stockées pour les préserver du trop d’eau et des gelées même si celles-ci ne sont pas encore d’actualité. Et surtout pour les mettre hors de portée des campagnols, toujours eux.

Pour la première fois de l’année, vous allez pouvoir cuisiner des panais. C’est ce légume en forme de cône blanc. Il est de la famille des carottes, du céleri, du persil… Ils ne sont pas très gros cette saison, mais il y en aura quand même tout au long de l’hiver.

Les panais ont le mérite de très bien se conserver en terre et depuis 6 ans que je vous en cultive, ils ne sont jamais attaqués par les vers, seulement par ces satanés campagnols et ne craignent pas le gel. On peut les manger, crus râpés, cuits, ou frits comme des chips. Ils aromatisent aussi très bien les soupes.

La météo très clémente de ces derniers jours continue à faire pousser les légumes et notamment tout ce qui est laitues, choux de Chine, frisées qui sont dans la serre : vous les trouverez dans les semaines à venir.

Les patates douces sont les dernières de l’année. J’ai arraché tout ce qui restait car je préfère les savoir mangées par vous que par les rongeurs. Je suis en pour-parler avec une amie horticultrice de Dordogne pour qu’elle me fasse les plants de patates douces dans sa serre chauffée cet hiver.

Les poivrons de cette semaine sont les derniers de l’année. Je les ai cueillis tout en arrachant les pieds. J’ai besoin de place et la production ne risque plus d’être intéressante maintenant. La semaine prochaine, je fais pareil avec les aubergines.

J’ai aussi rentré à l’abri toutes les courges. C’est un sacré chantier, on a fait ça à 4 en se les lançant, du champ à la benne et de la benne au bâtiment. La récolte est bonne, comme l’année dernière. Les citrouilles sont peut-être un peu plus petites. Vous avez cette semaine des Jack be little dans vos paniers. Habituellement je les envoyais pour Noël mais les rongeurs les aiment beaucoup et l’année dernière ils m’en ont beaucoup mangé ! Ce sont des courges qui se gardent très bien dans la maison, elles seront plus en sécurité chez vous.

Les Jack be little sont des courges qui se servent en portion individuelle. Elles ont un bon goût de châtaigne. Elles figurent dans mon top 3.

C’est la première fois de l’année que vous avez des poireaux dans vos paniers. Leur histoire a pourtant commencé par le semis au mois de février. Les histoires de légumes commencent souvent comme ça. J’ai entretenu le semis jusqu’à la mi-juin. A cette date j’ai arraché les plants de poireaux et je les ai habillés un à un. (Habillage d’un plant : raccourcir de trois-quarts les racines et de moitié les feuilles pour une meilleure reprise). Ensuite je les ai plantés. J’ai dû en mettre plus de 5000. Une fois arrivé à ce stade c’est pas fini, car les poireaux peuvent se faire attaquer par la mouche du poireau et la teigne du poireau. Le seul moyen que j’ai trouvé pour éviter ça c’est la barrière mécanique. J’ai mis un filet anti-insectes de 100 m de long par 8 m 30 de large. Des fois, avec ce voile, je me prends pour Christo. Le voile c’est bien, mais pour désherber et biner les poireaux il faut l’enlever et surtout le remettre après. Je m’y suis relativement tenu. Les poireaux sont peu attaqués. Les premiers que vous avez sont assez petits, les autres à suivre sont de taille plus correcte et ça continue de pousser tout l’hiver…

Cette semaine, j’ai délaissé le jardin au profit du verger. C’est une superbe année pour les pommes. Je ramasse les pommes tombées au pied des arbres pour faire du jus et je cueille les plus belles pour les conserver cet hiver.

Selon les anciens, le hameau de « Chez Polet » était réputé pour la qualité de ses pommes. Et certains se vantaient même de faire le meilleur cidre. La pomme était une vraie richesse, il se disait qu’on favorisait le ramassage des pommes au détriment du semis de blé d’hiver. Il y a 50 ans, les haies étaient remplies de pommiers et de poiriers, on peut en voir encore chez nous à la grande joie des chevaux !

Certains fruitiers ont peut-être 100-150 ans et on adore en admirer la floraison au printemps.

Le jardin est bien rentré dans l’automne. Les courgettes font la tête et ne donnent presque plus. Moi je les ai assez vues ! J’y passais tous les deux jours pour les récolter, depuis juin. Les tomates c’est fini. Il va falloir attendre 8 mois pour le nouveau millésime. Je les ai toutes arrachées car j’ai besoin de place sous serre pour notamment planter des légumes feuilles. Les légumes d’automne (navet, radis, frisée, physalis…) sont en pleine production et sont assez gros, cette année. Le volume de travail diminue. Je sème, je plante, je récolte encore mais il y a peu de travail d’entretien des cultures et pratiquement tous les engrais sont semés.

J’ai fait la récolte de miel cette semaine. Toutes les colonies ont travaillé correctement. Les ruches sont populeuses et ont des réserves pour cet hiver. Je n’en espérais pas tant car depuis quatre ans c’est très compliqué, l’apiculture. J’ai trouvé un tiers d’acacia, un tiers de toutes fleurs et un dernier tiers de sarrasin. Le sarrasin donne la couleur noire et est prédominant en goût. Un miel assez costaud, miam ! Par le plus grand des hasards, les abeilles ont la chance de butiner dans des champs bios. Plusieurs voisins ont leurs terres en bio et les abeilles peuvent butiner leur sarrasin et tournesol. Une vraie chance.

Il y a deux ou trois semaines, quand je vous ai apporté les patates douces, certains d’entre vous étaient déçus que je n’ai pas apporté les feuilles avec. En effet, les feuilles de patates douces sont très bonnes cuisinées comme les épinards. Elles sont notamment utilisées dans plusieurs recettes en Afrique noire. Vous avez donc aujourd’hui une recette ivoirienne qui m’a été transmise par une amapienne.

En nouveauté 2015, il y a des physalis appelés aussi « amours en cage » ou « lanternes japonaises ». J’ai bien évidemment cultivé une variété comestible. Ce sont des solanacées comme la tomate, l’aubergine, le poivron ou la pomme de terre… Ils se consomment crus ou cuits. C’est mon coup de cœur culinaire du moment. Moi je les gloupe tout cru tout rond.

« Coup de pousse » à Poitiers (centre de Beaulieu) : samedi 17 octobre à partir de 10h.

L’équipe d’animation serait ravie que d’autres amapiens se joignent à elle pour la tenue des stands….

A très bientôt