Béatrice et Philippe Martin ont accueilli une dizaine d’amapiens enthousiastes et curieux. Ils nous ont présenté les trois axes de leur ferme :
◦ La culture d’oléagineux avec le tournesol naturel, linoléique, dont l’huile peut chauffer jusqu’à 160°C, le tournesol hybride, oléique, dont la cuisson va jusqu’à 200°C, le colza dont l’huile ne doit pas chauffer à plus de 60°C et la cameline dont la bouteille ouverte se conserve un mois au frigo. Pas plus tellement elle est riche en oméga trois. Philippe a mis au point des silos ventilés, avec vis sans fin et presse pour extraction « à froid » puis filtration et mise en bouteille.
◦ L’élevage d’une trentaine de vaches salers pour leur viande, et leur rusticité : les mises bas se font sans aide humaine, notamment. Les vaches sont réparties en quatre groupes : les génisses, accompagnées d’une « grande soeur » aux belles cornes, les gestantes, celles qui viennent de mettre bas et celles qui fréquentent le taureau. Elles tournent ainsi sur les pâturages, nettoyant un champ de son herbe courte. Béatrice veille à leur tranquillité et leur santé en privilégiant la manière douce et les huiles essentielles.
◦ La culture des semences potagères. C’est Carine, sur la ferme depuis 2019, qui s’en occupe maintenant. Elle nous a expliqué dans ses serres l’importance de la biodiversité : le parasite du puceron, en attaquant ce dernier, va limiter les dégâts sur les cultures… l’importance de l’eau aussi, avec la récupération des eaux de pluie. Les traitements naturels d’extraits fermentés de luzerne, de consoude, d’ortie. La sélection des carottes et panais, déterrés, évalués, pralinés. C’est-à-dire que leurs racines sont baignées dans un mélange de bouse, de terre et d’eau avant d’être replantées. Certaines cultures durent ainsi plus d’un an.
La visite s’est terminée par un pique-nique partagé, avec échange de recettes, de blagues et des pratiques, disons variées et qui posent question, dans le monde agricole…