Alors, depuis le début des années 2000, on s’organise. Des consommateurs urbains et des producteurs en périphérie de ville forment des associations pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP). Les uns s’engagent à acheter chaque semaine la production des autres et ceux-ci, assurés d’un revenu stable, poursuivent leur activité en choisissant des variétés non pour leur rendement, mais pour leur qualité gustative. L’approvisionnement est local, de saison, sans emballage, sans gaspillage, sans intermédiaire. Avec ce modèle, le prix serait de 30 % inférieur à celui de la grande distribution.
Aujourd’hui, quinze mille producteurs nourrissent ainsi six millions de consommateurs. Pour ces derniers, la traçabilité et l’autonomie ne sont pas des dispositifs administratifs ou des théories, mais une pratique hebdomadaire. Et la discussion avec celui qui produit, la norme. Dans un monde qui masque le travail pour se dispenser de le rémunérer, qui imprime la photographie d’un couple d’éleveurs sur une boîte d’œufs pour faire oublier la cage hors sol et les suicides de paysans, l’AMAP détonne.
Gatien Elie
Article complet à lire sur « Le Monde diplomatique » de septembre 2021, en kiosque ou lien ci-dessous :
Trop gras, trop salé, trop sucré… Le repas est servi